La candidature de l'Albanie à l'Union européenne
Un Statut de candidat justifié
l’Albanie reçoit le statut de candidat des 28, elle ne rejoindrait pourtant pas immédiatement l’Union européenne. Même si un travail colossal a été entrepris par l’Albanie, elle n’est qu’au milieu du processus. En effet, il faut en premier lieu que le pays se manifeste pour commencer à engager la procédure d’adhésion. À ce jour, le Kosovo et la Bosnie sont encore à cette étape. L’Albanie se manifeste en 2003 pour engager les procédures. Ensuite, le pays postule pour obtenir le statut de candidat, procédure qu’a engagé l’Albanie à partir de 2009. La Turquie, la Macédoine, le Monténégro, la Serbie et l’Islande en sont actuellement tous à cette étape. Les 28 ne devraient donc pas se faire de souci, même si l’Albanie est reconnue candidate, il lui restera du temps pour mettre en place des réformes structurelles avant d’accéder au statut de membre de l’Union Européenne.
Une transition démocratique réussie
La Commission Européenne voulait attendre le résultat des l’élections législatives albanaises de juin 2013 avant de se prononcer à nouveau sur la possible candidature du pays. En effet, les dernières élections du pays en 2009 avaient consacré les conservateurs du Parti Démocrate albanais. L’opposition a toujours contesté les résultats et a même boycotté les sessions parlementaires pendant un an avant de réintégrer le champ politique officiel : sans opposition institutionnalisée, la gauche albanaise laissait en effet le champ libre à la majorité. Les élections de 2013 furent une preuve que l’Albanie sait aussi composer avec la transparence politique. Selon Štefan Füle, commissaire à l’élargissement, les élections albanaises respectèrent « les standards démocratiques et la population a donné une majorité claire » au socialiste Edi Rama. Or, pour pouvoir prétendre au statut de candidat officiel à l’Union européenne, il faut uniquement remplir le volet politique des critères de Copenhague, le critère économique étant pris en compte seulement pour l’entrée effective des États dans l’Union.
C’est bien sur le terrain politique justement que l’Albanie a fait des progrès depuis le début des négociations avec l’Union Européenne. Le pays lutte activement contre le crime organisé avec un plan de corruption lancé depuis 2007 qui permet la mise en lumière éventuelle des liens entre les magistrats, les fonctionnaires de police et la mafia dans l’optique de les sectionner à terme.
Un statut de candidat pour encourager et renforcer les progrès albanais
À l’heure où l’intégration de la Turquie est au point mort et que l’adhésion de la Croatie s’est passée sans heurt, il est avisé de la part de l’Union de se tourner vers les Balkans occidentaux. L’Albanie est encore loin d’avoir atteint tous les objectifs qui lui ont été assignés. Néanmoins, le pays a réussi à briser un isolationnisme séculaire et commence à dépasser son passé douloureux, travail que la Bosnie par exemple n’arrive pas encore à effectuer. L’Albanie n’est donc pas le pays que l’ensemble des 28 accueillera à bras ouvert, mais il reste sur la bonne pente. Il s’agît maintenant de lui faire un signe positif en faveur de son intégration pour qu’elle puisse continuer dans son élan.
Le résultat de la décision des 28 pays membres de l’Union Européenne devrait être rendu public aux alentours de décembre 2013 selon l’ambassadeur de l’Union en Albanie. Le pays aurait beaucoup à gagner de son adhésion à l’Union. L’Albanie est déjà économiquement connectée à la zone, le pays exportant principalement vers l’Italie. De plus, le pays dispose d’un grand potentiel touristique que des fonds européens pourraient aider à réaliser. Ainsi, on pourrait peut-être imaginer un développement du pays dans les traces croates. La terre albanaise est source d’immigration, surtout vers la Grèce qui redistribue ensuite les migrants en Europe occidentale : l’entrée dans l’Union pourrait contribuer à développer le pays et ralentir ces migrations.
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Une Candidature prématurée
Les Etats membres de l’Union européenne ont constamment refusé les demandes de l’Albanie à être candidate à l’Union européenne. Ce refus est en particulier motivé par le critère politique de Copenhague, à savoir celui du respect de la démocratie, auquel il faut obligatoirement se conformer pour pouvoir être candidat. Si des efforts ont été entrepris en ce sens, peut-on réellement parler de démocratie en Albanie ? Elle se classe 87ème sur 182 en terme de perception de la corruption en 2010, juste devant le Liberia. L’Albanie se trouve derrière le Liban en ce qui concerne la liberté de la presse à la 101ème place sur 179 en 2013 et a perdu six places par rapport à l’année précédente. Même si (et seulement) pour la première fois, l’Albanie a connu cette année des élections législatives globalement transparentes, les observateurs internationaux notent certaines irrégularités dans le scrutin, telle que la possibilité qu’il y ait eu des « achats de votes ». Affirmer que la démocratie est un fait avéré en Albanie apparaît alors comme une vision idéalisée de la réalité politique du pays. La démocratie est encore en construction dans cet Etat et l’édifice, encore inachevé, reste trop fragile pour crier victoire.
L'économie albanaise
Concernant le critère économique de Copenhague, l’Albanie est clairement hors-jeu. L’économie albanaise repose encore fortement sur l’aide extérieure et sur les transferts de revenus de la diaspora albanaise (20% des actifs travaillent à l’étranger). Les aides de la Commission européenne subissent encore de plein fouet le problème de la corruption, étant régulièrement détournées par les élites de l’Etat. Le secteur primaire prédomine dans l’économie du pays, avec la moitié de la population active travaillant dans le secteur agricole. De plus, l’économie parallèle constitue une ressource très importante pour l’Albanie. Les réseaux mafieux sont devenus très puissants suite à la chute du régime communiste et leur influence est prépondérante, handicapant le pays dans ses efforts pour accéder à une économie de marché viable et transparente. Face à une économie européenne globalement tertiaire, où la corruption et le crime organisé sont profondément endigués par le principe de transparence, celle de l’Albanie, étant primaire, dépendante de l’aide internationale et gangrenée par la corruption généralisée et la mafia, ne peut être considérée comme concurrentielle face aux Etats membres de l’Union européenne. Les entreprises albanaises seraient pour la plupart rapidement affaiblies, voire anéanties, dans un marché commun les opposant aux firmes des membres actuels de l’Union européenne.
S’il est possible d’arguer qu’il n’est pas nécessaire aux Etats désirant rejoindre l’Union européenne de se conformer au critère économique pour accéder au statut de candidat et que ce critère ne vaut que pour l’entrée définitive au sein de l’Union, cet argument est loin d’être suffisant. En effet, étant donné le retard économique considérable de l’Albanie, sa candidature, si elle devait être entérinée par les Etats membres, s’éterniserait et ne mènerait à rien tant qu’elle n’aurait pas atteint les objectifs économiques communs à l’ensemble des candidats. Un autre élément économique mais également social renforce le fait que ce statut de candidat est trop anticipé : la pauvreté et le phénomène d’émigration massif inhérents à cet Etat. L’Albanie est encore considérée comme un pays en développement et fait partie des Etats les plus pauvres d’Europe, avec 20% de la population vivant sous le seuil de pauvreté (avec moins de 2$ par jour). En conséquence, l’émigration est galopante avec un tiers des ressortissants albanais vivant en dehors du territoire national. La possibilité d’un afflux de travailleurs pauvres a été surestimée par les détracteurs de l’élargissement de 2004, mais pour l’Albanie le différentiel de niveau de vie avec les Etats membres de l’Union européenne est tel que le risque est bien réel. Pour preuve, l’Italie et la Grèce concentrent déjà une forte partie de l’importante diaspora albanaise. Il en ressort donc qu’il serait plus prudent d’accorder le statut de candidat à l’Albanie après une amélioration significative de son économie, n’ayant actuellement aucune garantie que sa candidature puisse aboutir un jour.
Une candidature n'avantageant ni l'Albanie ni l'Union européenne
L’Union européenne constitue bien souvent un formidable tremplin renforçant l’économie de chaque Etat la composant mais aussi, favorise la pérennité de la démocratie au sein de ces Etats. Toutefois, pour arriver à cette fin et ne pas pénaliser les autres Etats la composant, il est nécessaire, fondamental, que les futurs membres valident les critères conduisant à un fonctionnement viable de l’Union européenne. L’exemple malheureux de la crise grecque l’atteste. Par un fonctionnement démocratique très récent et encore fragile et une économie chancelante, ne pouvant encore assumer les besoins de l’Etat, l’Albanie n’est pas prête à rejoindre l’Union européenne, ni même à être candidate. Pour permettre un fonctionnement efficace de l’Union européenne et à l’Albanie d’y occuper une place qui l’avantagera, la nécessité d’une démocratie stable et durable et celle d’une économie de marché concurrentielle apparaissent comme une évidence avant toute mesure visant à intégrer cet Etat dans le processus européen.
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