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Les perspectives du budget 2014

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Si le gouvernement se félicite d'un budget de consolidation solidaire, l'opposition dénonce le manque de solidité des indicateurs et des mesures sur lesquelles le budget est basé. Quelles sont donc les perspectives du budget slovaque pour 2014 ?

Un budget présidentiel

2013. 11. 19. - 21:07
Le budget proposé par le gouvernement Fico signifie l'augmentation de l'endettement, lequel vient d'atteindre le niveau record de 58% de PIB. Au lieu de procéder à des réformes structurelles, les mesures cosmétiques de court terme servent à embellir le bilan en vue de l'élection présidentielle.

Lors de la visite officielle du président français François Hollande en Slovaquie, M. Fico a profité de l'occasion pour mettre en avant l'engagement du gouvernement socialiste dans le processus de relance budgétaire. Il s'agissait d'une déclaration d'autant plus symbolique, que le budget slovaque pour 2014 est conçu pour servir M. Fico dans la course à la présidentielle.

Un budget minimaliste

Plus que le fruit de véritables efforts de consolidation, le budget 2014 correspond plutôt à une volonté de « boucher les trous » dans une perspective strictement court-termiste. Le déficit sera finalement maintenu au-dessous de 3% conformément aux critères de Maastricht.

Ce respect du pacte de stabilité n'aura été rendu possible que par le recours à de nombreux « prélèvements spéciaux » : il s'agit notamment de « superdividendes » prélevés auprès des entreprises dont la part appartient à l’État (tel que ZSE – Énergie de l'ouest-slovaque) ou encore dans les industries réglementées (comme le monopole gazier SPP). Ainsi, l’État transforme une partie des fonds propres de ces entreprises en dette, sans pour autant augmenter directement la dette de l’État. Il s'agit la plus d'un peu de la comptabilité créative que d'une consolidation réelle et atteinte par des mesures systémiques.

Les deux autres principales mesures permettant de faire des économies sont la réforme de l'administration publique ESO et la lutte contre l'évasion fiscale. Aux yeux des spécialistes, la réforme ESO apparaît davantage comme une fusion qu'une suppression des administrations, et ne va générer que des coûts pour l'année 2014. De plus, nombreux sont ceux qui constatent que l'objectif de fond est une centralisation accrue et une concentration du pouvoir. Le seul principe de réformer l'administration publique sans s'attaquer au véritable problème – 20 000 postes pourraient être supprimés sans nuire à la qualité du service public – semble particulièrement inefficace. La lutte contre l'évasion fiscale semble pour le moment plutôt symbolique, car effectuée par le biais de la Loterie nationale des tickets de caisse. L'objectif de récolter ainsi 150 millions supplémentaires sur les impôts paraît plutôt modeste, étant donné que selon les estimations de la Commission européenne, la Slovaquie perd 1,1 milliard euros annuellement du fait de l'évasion fiscale.

Un budget opportuniste

En effet, l'objectif du gouvernement Fico n'est pas seulement de maintenir l'illusion de la consolidation des finances publiques, mais aussi de gagner du crédit politique auprès des électeurs en ne vidant pas leurs poches. C'est l'un des meilleurs exemples de l'habilité politique et de la capacité à jouer sur les deux tableaux – de satisfaire à la fois l'UE en « faisant les économies » sans pour autant avoir recours à l’austérité impopulaire. Et la popularité devient un sujet d'autant plus préoccupant que l'élection présidentielle approche, et que d'après les rumeurs M. Fico lui-même souhaite se présenter. D'où l'importance vitale de satisfaire l'électeur par ce budget « opportuniste ».

C'est pourquoi par exemple les salaires des employés d’État, gelés jusqu'à présent, seront augmentés. Le budget réduit de l'Académie slovaque de Sciences, après la vague de mécontentements, a finalement été maintenu à son niveau des années précédentes. Dans la poursuite de l'objectif de satisfaire la part la plus large possible de la population, le parti socialiste est allé jusqu'à baisser l'imposition des entreprises. Une mesure quelque peu schizophrène, étant donné qu'il y a seulement 9 mois, ce même gouvernement a orchestré la hausse de l'impôt sur les sociétés qui est passé de 19% à 23%.

Un budget désespérant

D'où le constat du manque de continuité et de courage pour entreprendre des réformes structurelles. Pourtant, étant donnée la forte majorité, les conditions ne pourraient être meilleures pour s'y atteler. Dans le secteur de la santé, la situation devient alarmante avec la dette qui ne cesse d'augmenter ; dans l'éducation, aucune décision forte n'a été prise depuis l'indépendance du pays. Et c'est précisément la sphère de l'éducation et de la recherche qui devrait être perçue comme essentielle pour l'avenir du pays alors que le progrès technologique n'a jamais été aussi important. En ce sens, la réduction du budget du Ministère de l’Éducation, de la Science et de la Recherche de 41,1 % est plus que révélatrice des « priorités » du gouvernement. Quand se décidera-t-on enfin à commencer à construire cette « économie de la connaissance » tant de fois évoquée ?

Or, ce qui en fin de compte risque de compromettre le plus l'avenir du pays, c'est la dette publique croissante – un nouveau record historique vient d'être battu avec un taux d'endettement à 58% du PIB, soit seulement 2 points en-dessous des critères de Maastricht. Ce chiffre devient d'autant plus préoccupant, si on considère que la dette a pratiquement doublé depuis 2008, qu'aujourd'hui le service de dette avale à lui seul 10% des recettes de budget d’État. L'accumulation de tels déficits, couplée à une absence de réformes structurelles pourrait effectivement compromettre le développement économique du pays. Or, la réduction substantielle des dépenses de l’État ne paraît compatible avec la stratégie électorale derrière ce « budget présidentiel ». Une fois de plus les considérations politiques de court-terme semblent malheureusement primer sur l'avenir du pays.

A közéletben kialakult különböző álláspontok közül a cikk szándékosan csak egyet mutat be. Tartalma nem feltétlenül tükrözi teljes mértékben a szerző személyes álláspontját. Tekintse meg a Duel Amical filozófiáját.

Un budget solidaire

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2013. 11. 19. - 21:07
Le projet du budget 2014 repose sur trois piliers : le gouvernement ne renonce pas aux efforts de consolidation en vue d'atteindre les objectifs européens et ceux exigés par les marchés, tout en réaffirmant la solidarité ; enfin, le budget s'inscrit dans le cadre d'assainissement des finances publiques à long terme.

Le gouvernement slovaque a récemment voté le projet de loi des finances pour l'année 2014, qui sera prochainement débattu au Parlement. Malgré les critiques vagues et infondées faites par l’opposition, le gouvernement socialiste est venu avec un projet très encourageant qui consolide d'abord, sans pour autant oublier la solidarité.

Un budget de consolidation

Bien que la crise semble enfin s'atténuer, bien que la reprise de la croissance commence à montrer le bout de son nez, le gouvernement social-démocrate de Fico ne peut pas se permettre de déraper et doit répondre aux objectifs fixés par l'Union européenne. Ainsi, le budget doit suivre les critères de Maastricht, c'est-à-dire un déficit en-dessous de 3% du PIB et une dette inférieure à 60% du PIB. La Slovaquie est actuellement sous la procédure de déficit élevé, comme la plupart des pays membres, et il est donc essentiel d'en sortir le plus tôt possible – le déficit prévu pour cette année est à 2,98%. Mais si les données définitives pour l'année 2013 – et donc le verdict sur une amende éventuelle – ne seront disponibles qu'au printemps suivant, le budget 2014 prévoit d'ores et déjà un déficit inférieur au seuil fatidique, s'élevant à 2,83%. Le projet du gouvernement ne répond ainsi pas qu’aux exigences de nos engagements européens, mais également aux marchés qui sont un indicateur impitoyable de la santé économique du pays - et la Slovaquie reste très appréciée d'eux. Soumis à cette double contrainte, l’effort budgétaire de consolidation se concentre sur les coupures dans les dépenses : d’importantes réductions des budgets des ministères, ainsi que du service public grâce à la réforme du fonctionnement de l’Etat - un grand programme de réorganisation et de restructuration dont l’envergure dépasse tout ce qui a été fait jusqu'à présent.

Quant aux revenus, le cabinet de M. Fico mise sur la croissance et sur l’efficacité de l’impôt. Il est à noter que - puisque les prévisions de la croissance économique le permettent - le gouvernement social-démocrate va baisser l’impôt sur la société, à la différence de nombreux pays européens. Cette mesure aidera clairement à démarrer les industries et, par la suite, à dégager des recettes plus importantes. De plus, les sociétés avec la participation de l’Etat devraient verser au Trésor des dividendes dont le montant sera en augmentation par rapport à l’année en cours. En même temps, le ministère des finances mène une lutte acharnée contre la fraude fiscale en vue d’augmenter l’efficacité des prélèvements fiscaux. Le gouvernement suit ainsi le chemin de la consolidation tout en veillant à ce que les impacts négatifs de l'austérité soient les plus réduits possibles.

Un budget solidaire

S’il y a des réductions et des restructurations parfois considérables, elles ne viseront en aucun cas les plus démunis, ni les secteurs sous-évalués par les gouvernements de droite. M. Fico propose un budget prévoyant une hausse sans équivoque des salaires des infirmières et des enseignants. En même temps, les fonctionnaires, eux aussi, gagneront quelques euros en plus, ce qui permettra d’augmenter les salaires réels, grâce à une inflation très basse. Les retraités qui se retrouvent, pour la plupart, avec des revenus ne dépassant pas quelque 475 euros par mois en moyenne, verront leurs pensions augmentées. Il est clair que la crise ne doit plus servir comme un mot magique pour excuser l'austérité et les coupes budgétaires au détriment des plus démunis. Ainsi, avec une reprise qui est indéniablement là, l’Etat pense à ceux qui en ont le plus besoin. Pour témoigner de sa profonde solidarité, le gouvernement propose encore une fois de geler les rémunérations des députés et des membres du gouvernement.

Un budget perspectif

Certains s'interrogent sur la viabilité du projet du budget 2014, mais les craintes ne sont pas justifiées. Tout d’abord, le ministère des finances travaille à partir d'une prévision très réaliste, pour ne pas dire sous-évaluée, du taux de croissance et des recettes fiscales. Par conséquence, avec les performances économiques de nos plus grands partenaires (notamment l’Allemagne) qui s’améliorent nettement, on peut s’attendre à de meilleurs résultats que ceux indiqués dans le projet de budget. En outre, le ministre des finances a déjà prévu une réserve de 0,1% du PIB. Par ailleurs, l’opposition fustige le budget 2014 pour son manque d’ambition concernant la baisse du déficit et de la dette. Néanmoins, il s’agit d’une question idéologique : s’il avait fallu diminuer le déficit d’une manière encore plus importante, de telles coupes n’auraient pu se faire qu’au grand détriment des plus démunis, qui souffrent déjà bien assez de la crise. Néanmoins, le budget pluriannuel prévoit une diminution très importante du déficit pour atteindre 1,5% d’ici 2016. Dans cette optique, le budget 2014, un budget solidaire, pose les jalons d’une politique budgétaire durable tant pour l’Europe que pour nos générations futures.

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