La droite slovaque après son échec électoral : aube ou crépuscule ?
Les tâtonnements d’une droite désorientée
Les jours de gloire de la droite slovaque sont passés pour le moment. L’époque des grandes réformes ayant permis l’entrée dans l’Union européenne est déjà loin. Le gouvernement Dzurinda II est parti en 2006 suite aux élections anticipées provoquées par la décomposition de la coalition. En octobre 2011, la situation était similaire, mais les circonstances plus dramatiques. Une fois de plus c’est la division entre les multiples tendances de la droite qui a conduit à l’échec.
Tristes regards en arrière
Pourtant, en 2010 les attentes des électeurs étaient bien différentes, la figure de Radičová traduisait l’espoir et la volonté de changement. Cependant, sa position minoritaire au sein du SDKU (le principal parti de la coalition), n’aura pas permis à son gouvernement de répondre aux attentes. En effet, l’absence de renouvellement en profondeur de l’équipe gouvernementale n’a pas permis de tenir les promesses de transparence et de lutte contre la corruption. Les projets de réformes n’ont pu aboutir, les partis de la coalition s’avérant incapables de s’entendre sur une position commune. Enfin, l’incapacité de faire adopter le FESF, une honte sur le plan européen, semblait être le dernier clou du cercueil de la droite.
Après ces événements a éclaté l’affaire Gorilla, enterrant les dernières illusions que pouvaient encore avoir les électeurs. Certes, cette révélation de collusions entre le monde politique et le monde des affaires ne concerne que la droite, mais ses conséquences impliquent la totalité de la scène politique. Or la période concernée était celle du gouvernement Dzurinda II., en plus l’électeur de droite est traditionnellement plus sensible à la corruption. D’autant plus surprenante était la décision de Dzurinda et de Mikloš, désormais les incarnations de tous les maux de la vie politique slovaque, de rester en tête de liste des candidats lors les élections. Parallèlement, Radičová s’est retirée, déçue par une réalité politique qui ne correspondait guère à sa vision idyllique. Ainsi, lors des élections, le SDKU a perdu sa position de leader de la droite et failli ne pas entrer au Parlement.
Incapacité de trouver des solutions
Après la défaite électorale et la mise en place du gouvernement socialiste, la droite s’enfonce dans la crise au lieu de chercher à se reconstruire. Un témoignage extrêmement clair de la division et des animosités persistantes a été l’incapacité de s’accorder sur les nominations des vice-présidents du Parlement. Les leaders des partis de la nouvelle opposition n’ont pas manqué en cette occasion de s’accuser mutuellement de la chute du gouvernement et de l’échec électoral. Ainsi, pour le moment, l’opposition se préoccupe davantage de ses problèmes internes, que de la critique du nouveau gouvernement. Car malgré tout, il existe un large consensus au sein des partis et de la société sur la nécessité de voir la droite se reconstruire. C’est du fait de cette pression à la fois interne et externe que Dzurinda a finalement démissionné du poste du chef de SDKU, parti dont il est le fondateur. Le poste de leader de la droite reste vacant, aucun des chefs des autres partis de cette tendance n’emportant vraiment l’adhésion. Le premier remède auquel la droite songe est donc celui d’une nouvelle personnalité dont le nom ne serait pas associé aux affaires de corruption.
Mais avant tout, on est en quête d’un visionnaire, capable de réformer en profondeur les idées de la droite. Car les partis manquent cruellement d’une idéologie et semblent pour l’heure comme vidés de leur contenu. Ceci étant dit, au lieu d’un simple changement au sommet, il faudrait procéder à un véritable échange générationnel. Pour le moment, les congrès organisés par les deux partis majeurs sont censés désigner la nouvelle présidence. Suite au départ de Radičová, le congrès du SDKU a élu Frešo président de la région autonome de Bratislava. Cet ancien député du Parlement, sans aucune expérience gouvernementale, n’a gagné qu’au deuxième tour contre Žitňanská, l’ex-ministre de la Justice, perçue comme une fidèle de Dzurinda. L’objectif déclaré de Frešo est « de monter en première ligne » et de modérer la rhétorique anti Fico. Or on peut se demander si cet homme politique local est à la hauteur de la tâche, les derniers sondages plaçant le SDKU en-dessous du seuil électoral.
Le congrès du KDH se tiendra le mois prochain, pourtant la scission semble être à l’horizon. L’ex-ministre de l’Intérieur Lipšic, jeune, ambitieux et populaire songe à fonder un nouveau parti. Sa promotion au sein du KDH a atteint ses limites en raison de sa doctrine moderniste. Or même s’il a en cachette tenté de s’unir avec Radičová, celle-ci refuse catégoriquement de s’impliquer dans la lutte partisane: « J'ai à l'esprit les traces négatives de la méfiance, peut-être de la trahison. Avec un souvenir aussi négatif, il n'y a pas d'autre réponse que : jamais. » Une telle révélation publique des intentions secrètes de Lipšic équivaut à son exclusion de son parti, désormais voué à la scission. Ainsi, il se peut que le rôle de Radičová dans ce prochain coup fatal à la droite sera décisif, voire fatal.
Une droite traditionnelle qui fait place à des « partis-aventure » non viables
Tandis que les partis traditionnels traversent la période de la crise interne, ce sont les nouveaux partis, dits « d’aventure » qui en profitent. Au lieu d’opérer une fusion afin de réunir les électeurs dispersés entre de nombreux groupes, le morcellement s’accélère. Sans pour autant que ces nouvelles formations soient porteuses de cette « vision » ou composées des des partis déjà établis.
Tel est le cas de SAS, le parti héritier d’une conception plutôt entrepreneuriale de la politique et qui se démarque par ses propos eurosceptiques. L’approfondissement de la crise de représentativité se traduit également par le succès d’OL – « les Gens Ordinaires ». Le projet du chef d'OL, l‘excentrique populiste Matovič, était de monter un parti de députés indépendants, des « gens ordinaires ». Selon ses principes, seuls des indépendants devraient pouvoir siéger au Parlement... Le contexte de portant également sur davantage de démocratie directe permet à des propos aussi absurdes d’être entendus, et l’entrée de ce parti au Parlement n’est qu’une nouvelle illustration du mécontentement et de la déception croissante de la population.
Ainsi, on assiste à un phénomène de « plébicisation », de dégradation de la scène politique, au lieu de sa professionnalisation. Avec des formations aussi imprévisibles, l’instabilité menace la vie politique – dont l’exemple le plus récent est le refus du FSFE, à cause de l’opposition du SAS. On peut aussi citer le cas du parti OL : celui-ci a été soumis aux plus vives tensions pendant la campagne électorale, lorsque certains de ses membres ont refusé de se soumettre au test du détecteur de mensonges...
L’état actuel déplorable de la droite slovaque frustre l’électeur de droite. Quelle est l’alternative à la majorité unicolore au pouvoir ? Les partis vieux et « irréformables », qui incarnent les fautes du passé, qui souffrent de la connotation à la corruption ? Les partis nouveaux, des expérimentations ? La fusion en un seul parti de droite sera-t-elle réalisable, un jour suivant l’exemple de la gauche ? Quo vadis, la droite slovaque ?
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La renaissance de la droite slovaque
Oui, il est sûr que la droite slovaque est loin de vivre une de ses apogées. Toutefois, même s'il est hors question de faire éloge de son état actuel la droite n'est pas si perdue que certains peuvent penser.
Nécessité d’une réforme
Après une succession d’échecs pour la droite, notamment celui des élections, les interrogations sur son état se multiplient. Pourtant il semble plus pertinent de se demander où elle se dirige. A l’heure où l'échec de la coalition des quatre partis de droite hante encore cette partie de la sphère politique, celle-ci ne tarde pas à se lancer dans la recherche de nouvelles solutions.
La renaissance a été initiée officiellement par le départ de Daniel Lipsic et Jana Zitnanska de Mouvement chrétien-démocrate (KDH), un des partis les plus importants de la droite slovaque. Leur initiative a été rendue visible surtout par le fait que Daniel Lipsic est loin d'être un politicien inconnu, au regard du nombre de voix favorables qu'il a obtenues lors des dernières élections.
Une nouvelle vague à droite?
Après l’éclatement de l’affaire Gorila (Gorille) il est peu probable que les électeurs se laissent persuader encore une fois par des groupements politiques déjà connus. Les électeurs, lassés, attendent qu’un vent d'espoir souffle sur la scène politique. Et il semble que cette nouvelle vague soit en train de se propager du côté droit. Trouver une nouvelle solution pour la droite, c’est bien l’objectif de M. Lipsic et Jana Zitnanska. Au lieu de se lancer dans la création d’un nouveau parti ils ont choisi une autre option : pour renouveler la droite et proposer les solutions appropriées à la situation réelle du pays ils cherchent à se renseigner sur les préférences des électeurs. Et qui mieux que la population pour répondre à ces interrogations ? Ils envisagent, à partir de questions-réponses sur Internet, d’organiser des débats « salons ». Cette option qui a déjà démontré son efficacité consiste à organiser des débats avec des hommes politiques sous forme des réunions personnelles. Les débats et les échanges directs avec les électeurs s’avèrent une bonne initiative dans un contexte où les partis actuels ne paraissent plus satisfaire les demandes des électeurs.
Vers une nouvelle droite issue du morcellement de l’ancienne
« La vision » et le « rêve » évoqués par Daniel Lipsic ont incomparablement plus de chances de ramener les votes vers la droite slovaque que les partis unis dans une coalition qui a déjà échoué. Néanmoins ce n'est pas le seul apport de leur initiative, qui est également une source d’inspiration.
Selon la déclaration de Pavol Abrham, le vice-président de KDH, il est temps de s’interroger sur l’avenir du parti. Cette influence directe sur le KDH n’est pas surprenante, mais cette nouvelle vague d'inspiration ne s'arrête pas là.
En effet, même si les autres partis de droite n’ont pas envisagé de se réformer dans ce contexte, ils ne peuvent plus y échapper. Citons comme exemple celui de Daniel Freso (Union démocratique et chrétienne-Parti démocratique SDKU-DS) qui parle aussi d'une révision du programme pour satisfaire les attentes des électeurs.
Après l’échec récent de la droite, des changements, des réformes sont nécessaires. Souvent les périodes de prospérité sont précédées d’une crise majeure : la droite slovaque semble s’inscrire dans ce schéma : elle se morcelle, se transforme, se renouvelle. Tout cela pour pouvoir répondre aux préférences électorales qui changent en permanence. Il semble que si la défaite a mis la droite à genoux, c'est grâce à elle qu’elle se relèvera plus forte.
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