Primaire de la gauche : quelles chances pour Hamon ?
Une primaire pour choisir son futur perdant
Hamon la joue ‘’Fillon’’
Disposant d’une place minime sur la scène politique française, Benoît Hamon a finalement réussi à s’extirper de cette primaire de la gauche en raflant un tiers des voix, dès le premier tour. Il a eu le mérite d’avancer l’idée du revenu universel, en vogue dans le milieu politique international depuis quelques années déjà, et d’en faire le point d’orgue de tout son programme, à tel point qu’il occulte à lui tout seul le reste de celui-ci. Rien qu'au lancement de la campagne des primaires, il avait déjà peine à se démarquer des autres, notamment de Bennahmias et de Rugy. Grappillant peu à peu les voix des déçus du mandat Hollande trop attachés au PS pour partir voter Mélenchon, il s’était fait peu à peu une place entre Arnaud Montebourg, jugé trop peu convaincant, et Manuel Valls, qui connaît quelques retours de flamme à cause de son action en tant que Premier Ministre. Hamon incarne cette vision d’un PS qui défend une gauche qui reste à gauche, et qui ne cède pas au social-libéralisme, si cher à Manuel Valls. Il a donc fait le choix de séduire l’aile gauche du PS. Il est d’ailleurs incontestable que cette tactique lui sourit : avec 58% des voix, il se paye même le luxe de devancer le favori. Avec le soutien annoncé dès la soirée du premier tour d’Arnaud Montebourg, sa défaite à la primaire paraîssait donc presque inconcevable.
Benoît Hamon, ou l’histoire d’un échec annoncé pour 2017
Pourtant, en dépit d’un relatif succès, sa victoire aux présidentielles s’annonce quasiment impossible. Il arrive au mauvais endroit, au mauvais moment : la base électorale du PS est aujourd’hui fractionnée en trois, entre ceux qui supportent Macron, ceux qui suivent les pas de Mélenchon et ceux qui restent fidèles au socialisme. De même, en faisant du salaire universel le pilier de sa candidature, il fait l’erreur de s’exposer bien trop facilement aux critiques : 300 milliards par an pour un revenu à 750€, alors que la dette crève les plafonds. Difficile de croire qu’il pourra le mettre en place. Il ne faut pas non plus oublier qu’il ne peut jouir d’un gain soudain de popularité à l’issue de la primaire, tant celle-ci peine à attirer 2 millions d’électeurs, ce qui semble bien trop timide face à la primaire de la droite, fort de ses 4.9 millions de votants. Pas de vent en poupe en vue. De même, la concurrence à gauche est de plus en plus rude : Jean-Luc Mélenchon apparaît non pas plus crédible, mais plus moderne et plus convaincant vis-à-vis du peuple ‘’traditionnel’’ de gauche. Quant à Macron, il réalise l’exploit d’être crédité d’au moins une dizaine de pourcents des voix sans même avoir encore un programme, en profitant de la radicalité de Fillon qui fait fuir les centristes, et de son image d’homme politique nouveau, jeune et libre. D’ailleurs, Benoît Hamon est destiné à se glisser justement entre la ligne politique de ces deux concurrents : Benoît Hamon doit représenter une gauche plus apaisée que celle de Mélenchon, mais qui demeure plus marquée que celle de Macron. Cette volonté se marque d’ailleurs dans chacun des discours de campagne de Benoît Hamon, qui rappellent d’ailleurs ceux de François Hollande en 2012.
Le PS, ce boulet attaché aux chevilles de Hamon
Alors, évidemment, il n’est pas suffisamment détesté pour se faire enfariner sournoisement par un Strasbourgeois anti-49.3 et se faire gifler sans respect par un Breton farouchement énervé ; mais ce n’est pas pour autant que Hamon peut partir fanfaronner, il en faudra un peu plus pour s’imposer durant cette campagne. En soi, les propositions de Benoît Hamon ont bel et bien leur place en 2017, dans le sens où elles peuvent apporter un certain renouveau au débat politique. Et pourtant, tous les sondages prévoient la déculottée du siècle pour le PS : la barre des 10% apparaît aujourd’hui bien trop large pour les étroites épaules de ce pauvre Benoît. Finalement, ce n’est ni une question d’idées, ni une question de personnage, ni une question de programme : Benoît Hamon se tire une balle dans le pied à l’instant où il débarque à l’élection présidentielle avec l’étiquette Parti Socialiste. Pendant 5 ans à la tête de la France, le PS n’a pas convaincu, peu importe ces résultats réels : ces 5 ans ont été 5 ans d’échecs à la vue des électeurs, en témoignent les courbes de popularité de François Hollande qui creuseraient presque dans le négatif. Durant cette campagne, Benoît Hamon sera donc le cul-de-jatte de la course aux électeurs. En réalité, cette primaire sert autant à désigner un futur perdant qu’un futur chef du PS, qui aura la lourde tâche de faire oublier le quinquennat de François Hollande et d’incarner un renouveau socialiste.
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A mon avis le verbe "semble"…
A mon avis le verbe "semble" (ligne 2...) ne prend pas de "s". Après je dis ça, c'est mon avis personnel hein ^^
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